L’objectif officiel du CSNE est de « soutenir la croissance » et d’être au service d’une mondialisation « bienfaitrice ». Ainsi, aux yeux de ses promoteurs, il sera une réussite si il permet d’augmenter les flux internationaux. le CSNE doit donc permettre d’importer plus de produits (souvent totalement inutiles) directement de pays low-costs. Pays qui, d’ailleurs, sont souvent peu regardants avec les droits sociaux.
Mais justement, c’est bien cette concurrence qui a entrainé la délocalisation de notre industrie, et ses emplois avec !
Ils précisent que le CSNE ne créera pas directement des emplois, mais le service logistique qu’il rendra permettra à des industriels d’en créer. Mais penser que le gain de quelques centimes sur le cout de transport va permettre de développer une industrie manufacturière en Hauts-de-France, est le signe d’une méconnaissance totale du monde industriel! Dans les faits, des containers pleins viendront bien jusqu’à Paris, mais ils repartirons à vide. L’industrie en France a été sacrifiée sur l’hôtel de la croissance …
Le CSNE sera plutôt utilisé pour transporter des matériaux et des produits agro-industriels, entre autre pour le fourrage du bétail étranger. Ces activités n’étant que faiblement créatrices d’emplois, il est peu probable que le transport fluvial ait le moindre impact positif sur l’emploi local.
Par contre, à court terme, le CSNE détruira des emplois plutôt que d’en créer. Les artisans bateliers seront mis en concurrence avec des géants de la logistique, tandis que la quasi-totalité des éclusiers (actuellement 4 par écluse) seront remplacés par de l’automatisation.
Il y aura bien la création de quelques centaines de postes sur le chantier, certainement en contrats précaires. Néanmoins, on est très loin des 50 000 emplois que le CSNE est censé créer, directement ou indirectement, … en 2050! En suivant le même raisonnement cynique, on pourrait rétorquer que ce projet aura couter 200 milliards … en 2050.