Le Canal Seine Nord Europe (CSNE) est nocif pour la planète

Aujourd’hui la planète grille littéralement. La France vient de traverser une période de 32 jours sans pluie, et les nappes phréatiques sont à leur niveau le plus bas, alors qu’à la fin de l’hiver elles devraient être au plus haut. Ce dérèglement climatique est dû à la production de GES entrainée par notre consommation. Comme le fameux « découplage » entre croissance et production de GES n’a aucune réalité, plus nous consommons (et donc plus le PIB augmente), plus nous produisons de GES. C’est donc bien notre recherche effrénée d’une « croissance du PIB » qui est nocif pour la planète. Le pire, c’est que la production de GES, qui découle de notre consommation compulsive, n’est qu’un des nombreux symptômes de la catastrophe écologique en cours. L’effondrement du vivant, l’acidification des océans, ou encore l’épuisement des ressources, sont quelques unes des autres conséquences de notre course à la croissance.

En lisant les différents rapports officiels, vous découvrirez que le seul objectif du CSNE est d’être au service de « la croissance du PIB de la France », grâce à un commerce mondialisé. Sa raison d’être, en tant qu’outil pour augmenter les flux de marchandises internationales, est donc totalement irresponsable à l’égard du dérèglement climatique.

Le CSNE est également nocif, en tant que tel, pour le climat :

  • sa construction va nécessiter des quantités énormes de produits et matériaux couteux en GES (béton, acier, matériaux, minerais, remblais …),
  • son exploitation va consommer beaucoup d’énergie (pompages, maintenance, technologies hight tech …) et entrainer une perte en eau gigantesque (estimée à 20 millions de m3/an).

Par ailleurs, le chantier a un impact direct sur la destruction de la biodiversité. En effet, Il est prévu d’artificialiser 2500 ha de l’une des meilleurs terres agricoles de France (au moment où il est urgent de relocaliser notre production alimentaire!). Le chantier va aussi détruire de nombreux « espaces protégés », dans lesquels vivent une multitude d’espèces protégées. Avec le plus grand cynisme, l’administration du chantier annonce compenser ces destructions par la plantation de champs d’arbres bien alignés, et la distribution de nichoirs aux riverains. Là encore, ce qu’ils appellent « compensation » n’est qu’un triste mensonge : un champs de monoculture d’arbre ne remplacera jamais une forêt sauvage, détruite à jamais.

Sans doute certains vont penser, malgré tout, qu’un canal géant peut être utile pour affronter un avenir qui s’annonce difficile. Or, il faut savoir que le CSNE est bourré de technologie hight tech et fortement consommateur en eau. Il sera donc inexploitable en cas de pénuries de ressources (minerais, métaux, énergies fossiles …) ou de sècheresses liées au réchauffement climatique. Le CSNE est incompatible avec un monde « bas carbone ».