Communiqué Soulèvements de la Seine : Occupation d’un arbre pour dénoncer l’abattage massif d’arbres dans l’Oise et la Somme!

Dans l’Oise, (notamment à Longueil-Annel), et dans la Somme (notamment à Allaines) la semaine du 3 novembre a été marquée par de nombreuses coupes d’arbres pour laisser la place aux travaux du Canal Seine-Nord Europe. Ces opérations d’abattages s’intensifient à bas bruit et sous surveillance policière.
L’affichage légal des abattages n’est pas respecté, empêchant la mise au courant de la population locale.

  • A Longueil-Annel (Oise), l’objectif est de préparer la destruction de la Vieille Oise. En effet, ce lit centenaire de la rivière, foyer de nombreuses espèces protégées, doit être rebouché en 2026 pour assurer l’alimentation en eau du Canal Seine-Nord Europe.
  • A Allaines (Somme), l’objectif est de faire de la place pour la plus grande retenue d’eau jamais construite en France. Pour garantir le niveau d’eau nécessaire à la circulation des bateaux à grand gabarit, une retenue d’eau doit en effet être construite. Cette gigantesque mégabassine de 14 millions de m3 – 22 fois le volume de Sainte-Soline – n’est rien d’autre qu’un bassin de 42 mètres de hauteur pour 2,5 kilomètres de périmètre. Alimentée par pompage dans l’Oise, cette retenue de La Louette doit compenser les pénuries estivales, dans une région de plus en plus confrontée à des épisodes de sécheresse.
    Présenté comme « bénéfique » pour l’environnement et la population, le « chantier du siècle » nécessite en réalité de détruire des lieux prisés par les habitant.es et de nombreuses espèces protégées, tout en asséchant le territoire et en détruisant des emplois.
    Notre région, déjà la plus pauvre de France en zones naturelles après deux siècles d’industrialisation intensive, est en passe de perdre quelques-uns des rares endroits encore habitables par la faune locale, à une période où les chauves-souris entament leur hibernation dans les arbres creux.

Des centaines d’espèces protégées sont directement menacées par le canal qui va détruire leurs lieux de vie, zones de nidification, de chasse ou de nourrissage sur 107 kilomètres de long, mettant à mal leurs chances de survie déjà minces.
Pour alerter la population et les autorités publiques sur les destructions en cours, un écureuil a décidé de grimper dans un arbre situé au 6 rue du Harlay (Compiègne). Outre sa proximité avec le début du tracé, ce lieu est symbolique car il est situé à côté du Pont Louis XV, qui devrait être détruit pour assurer le passage de porte-conteneurs sur le Méga Canal.
Nous appelons l’ensemble des habitantes et habitants soucieux de leur territoire à apporter leur soutien à cet écureuil, en se relayant toute la journée au pied de l’arbre.
Par cette action pacifique, nous demandons l’arrêt immédiat du chantier du canal et des coupes d’arbres, au moins pendant la durée du recours en justice. Nous exigeons également que les alternatives à ce projet gigantesques soient réellement étudiées (fret ferroviaire, réhabilitation du canal du Nord, etc.) dans un souci de justice sociale et de bifurcation écologique.